Mon printemps n'est pas de fleurs, mais plutôt de mou, de restants de vidanges éventrées et de surprises putrides qui surgissent des feus bancs de neige. Ça se pourrait tu que j’aille goûté ton poison Celui qui creuse le vide qui ronfle en plein mon ventre Celui que tu vends sans le moindre argument Que ton simple sourire charmeur comme pitch de vente M’en fait acheter 12 caisses sans même que je m’en rende compte. Au départ t’étais chaud, coulant, tu descendais ma gorge En me réchauffant l’hiver interne. T’étais mon antigel au frette émotif Tu me rentrais d’dans comme un brise-glace en pleine tempête. T’arrivais toujours juste à temps pour me sauver du gel. Juste avant que je me retrouve prise sous mon six pouces de lac ben gelé Juste à temps, juste juste avant que mes doigts deviennent blancs Que ma bouche se fige dans une mou neutre, que les cheveux de mon nez se transforment en stalactites, puis que mon souffle expire mon âme à coups de petits nuages de vapeurs Des fois c’était plus long… Je pouvais t’attendre pendant des heures pendant lesquelles le filtre de glace qui s’épaissit faisait tranquillement s’évanouir le soleil. Mes deux pieds ancrés dans le fond de mon lac endormi par mon hiver. Il fallait que tu perces un p’tit trou et que tu viennes patiemment me chercher avec ta ligne à pêche. Ça pouvait prendre des jours avant que je revienne, que je quitte la sécurité du fond de mes chenaux, que je me déshypotermise en me trinquant de toi… encore. Mais tu me servais du toi bien emmitouflé, camouflé sous le couvert du toi rallumeur de poêle à bois intérieur. Tu dessuintais le frette qui m’avait recouverte de givre, en me faisant fondre à coup de promesse de couvertes de laine, de soupe pis de théière infinie. Tu me faisais jouer Here come the sun drette sur l’échine.
Je me surprends à te reboire la parole ingénument. Je te sens glisser tranquillement, amoureusement, maladivement, dangereusement… Jusqu’à ce que tout ton fiel m’aille intoxiquée de tout ton toi. Le mal est fait, j’ai l’intérieur qui se ronge de tes absences, même si ma terre entière voudrait que tu sacres ton camp. Ton poison incurable, duquel on se sèvre pas. Un mal vicieux qui me fait te vouloir dans tous mes lieux. Tu me décapes le creux de ventre. Man! T'es du drano... Décâlisse. Pis reviens pas. J’aime mieux avoir frette, me faire fourrer par l’Hydro que de retomber dans tes beaux draps.
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Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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