Même si j'ai écrit ce texte-là en 2010. Des fois j'ai l'impression de remettre le même disque. Mon cerveau est claustrophobe. Capitonné dans une sphère moelleuse, les sons bloquent. Les rythmes cessent. L’encéphale s’invente des contes de fées où il s’imagine s’être piqué le doigt sur un fuseau. Avant de s’assoupir, il a ordonné, à son peuple entier, de pendre les indésirables qui se refuseraient à sommeiller. Tout est seul, accoudé l’un sur l’autre. C’est une cohabitation d’ermites qui se font la guerre du silence à cheval sur l’impatience. L’ambiance est électrique. Les messages voyagent et se diluent. Perdus dans un flot d’incompréhension, ils s’emmêlent dans les mailles mal tricotées du système nerveux. Personne ne tend la main à les cueillir dans leurs foulées intrépides. Fœtus, fatal, fœtal, chaque organe est dans sa bulle. L’usine à sensation est en lock-out. Le cerveau a tourné la clef. On a tout essayé : faire sauter les gonds, la porte dynamitée. Mais la barricade a résisté. On a mis le cœur en quarantaine. On fait rentrer le superficiel qui « scabe » sur l’émotion. Un esprit. Une prison. Pas de passeport. Subtilisé, confisqué par l’irraison. Le vide se confond au néant dans une parfaite confusion. Ça se parle partout dans le corps. Mais par la peur, ça se chuchote. Comment cette guerre ouverte à bien pu éclater entre le roi de l’émotion le maître de la réflexion? Une chose est sure, le cœur a attaqué le premier. Les dégâts se multiplient au fil des jours de ce combat sans répit. La première victime fût l’appétit. Plusieurs sont encore là à supposer sur de possibles scénarios. Aucun indice ne vient appuyer le constat de sa disparition. Ce fut ensuite le tour de la confiance. Dans son cas, on l’emmena de force dans un tombeau de chair, loin de ses complices l’estime et l’amour propre. On entra dans un régime de l’inhibition. Habitée par ce chaos, je garde les yeux rivés sur une image noire. Mes paupières se refusent à la lumière. Le sel des larmes les ont scellées. Tapie au fond d’un sillon d’épiderme, dans une région cachée de l’œil interne, Calamity Jane prépare son assaut. En une journée, en empruntant l’aorte, rivière des esseulés, elle atteindra les abords de la cité en siège. Prête à tout défoncer pour dévaliser une mémoire résolue au mutisme; le cœur a eu raison de sa peau. Sa mission est fort simple. Faire entrer au centre de la forteresse maîtresse, l’espoir, dans le plus total incognito. BANG! BANG! Les murmures du Far-West exportent leurs rêves de ruée et d’or dans un désert d’imagination. Le chaos s’installe à l’orée de cette terre rongée par le repos. L’idée est là! Elle tente de s’immiscer dans l’entre qui se refuse à la laisser germer. La tête est préoccupée par la blessure que le cœur lui a infligée. Impossible de vouloir laisser créer. L’imagination se fait persécuter. Les cris du cœur ragent face aux raisonnements catapultés des murailles érigées sur l’encéphalo. On s’accuse de part et d’autre. À qui la faute? La question est maintenant morte, l’heure de la vengeance la remplace. Tic Toc Tic Toc. La messagère est repérée. On brûle l’espoir à la volée. Le traître se fait exécuter. Partout dans le corps c’est l’autodestruction. Le roi de l’émotion refuse de capituler devant l’acharnement du maître de la réflexion. Les murs s’écroulent, les cellules cafouillent. En finale, c’est la ruine sur les champs de bataille. La fille dans son lit pleure. C’est la faute de l’amour qui a manipulé son cœur.L’amour est un sadique. Le cerveau pleure et cogite.
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Des lettres, des mots, des phrases... qui font parfois du sens.À propos de l'auteurePas de gants blancs pour la page blanche. Je salis l'immaculé. C't'un exutoire. Archives
Octobre 2023
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